L’Histoire de l’ancienne Chapelle des Carmes:
C’est le 15 août 1616 que les Carmes « déchaux » (réformés par sainte Thérèse d’Avila) arrivèrent à Lille. Implantés dans les Pays Bas en 1610 ils avaient ensuite fondé un couvent à Bruxelles, Louvain, Douai, puis plus tard à Tournais et Bruges. C’était au moment ou les catholiques de la Contre-Réforme cherchaient à étendre l’enseignement religieux, raviver la charité, réformer les mœurs pour neutraliser la propagande protestante.
Don Vincent Longuespée, abbé de Loos, leur offre l’hospitalité dans le refuge de l’abbaye avant qu’il ne puisse acheter un terrain au « Riez du château » situé entre les fossés de l’ancienne forteresse de Lille et le mur de la nouvelle enceinte dont la porte de Gand marque la place. Nous sommes le 24 décembre 1620 ; c’est le 15 août 1623 que les pères Carmes entrent dans leur nouvelle église.
Le couvent brûla deux fois et l’église actuelle fut édifiée de 1646 à 1669. Elle fut consacrée par l’évêque de Tournais en 1676. A la révolution française les religieux sont expulsés et l’église devient un magasin d’habillement militaire puis on y loge chevaux et charretiers.
C’est en 1856 que les soeurs de l’enfant Jésus, trop à l’étroit dans leur fondation de la rue de Metz, reconstruisent l’ensemble en ne gardant que l’église des origines. des stalles sont installées face à face dans la nef centrale et des tribunes sont créées à mi-étage dans les bas cotés.
La fondatrice, soeur Natalie Doignies, qui a pu contempler dans l’église Saint André le grand tableau de Van Ost où l’enfant-Jésus accueille la croix, s’en inspire dans sa vie spirituelle. C’est pour cela que plus tard fut réalisé, sur le thème de ce tableau, le retable monumental qui occupe le choeur. L’édifice est d’une grande sobriété ; on voit dans le choeur les statues de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, les chapiteaux ioniques de la nef avec des cartouches à tête d’angelot qui portent les armes du Carmel, de Jésus, Marie, Joseph et Thérèse.
A partir de 1991 elle devient église paroissiale, la communauté qui a quitté l’église Sainte Marie Madeleine de la rue du Pont Neuf (dite « grosse Madeleine » à cause de son dôme monumental) trouve refuge dans cette chapelle des soeurs de l’Enfant Jésus qui devient la nouvelle paroisse Sainte Marie-Madeleine.